Un blocage existe entre pouvoirs publics et enseignants comme il en existe plus globalement entre pouvoirs publics et fonction publique. Ainsi la sortie d'Allègre sur le mammouth fut psychologiquement désastreuse et collectivement contreproductive. Pour une part non négligeable, ce blocage trouve son origine dans le fait que l'Etat a été, est et demeure un mauvais employeur.
Ou bien il réclame "peu" sachant qu'il donne "peu", position dominante observée par le passé. Ou bien il réclame "plus" sans pour autant donner "plus" (les caisses sont vides !), posture souvent observée dans le passé et tout récemment. Quelques variantes : réclamer "plus" en donnant "mieux", ou réclamer "mieux" en donnant "mieux", à moins que ce ne soit l'inverse !
Le rapport Pochard eût été avisé de poser un certain nombre de prémisses. Il revêt un caractère technique, mais la technique prime l'idée, alors qu'elle ne doit être qu'au service de cette dernière. Trop timide ou orienté, le rapport pêche par manque de diagnostic et donc de hauteur.
Quelques idées absentes ou insuffisamment posées.
- Comment réhabiliter la fonction enseignante en France ? Comment lever le blocage ? Ce n'est pas en éludant les questions (mêmes gênantes) que l'on progresse dans l'analyse et la proposition.
- De quel enseignant la collectivité a-t-elle besoin ? Le rapport Pochard évacue trop rapidement une question stratégique : l'amalgame ENSEIGNEMENT-EDUCATION. Le métier doit-il cumuler les deux fonctions ? La fonction "éducation" ne doit-elle pas seulement découler de manière naturelle de la fonction enseignante.