mardi 26 août 2008

La « masterisation » des enseignants

Le délicat problème de la formation des Maîtres va-t-il trouver sa solution avec sa disparition ?
Dès la rentrée 2010 les enseignants du premier et du second degré seront recrutés à l'issue d'un master. Ce recrutement non plus avec une licence mais avec un master permettra un alignement sur les principaux pays européens (qui ne connaissent ni concours, ni fonction publique enseignante) et une revalorisation du début de carrière.
En l'état actuel du projet (selon la présentation présidentielle et ministérielle), c'est au milieu de la cinquième année d'étude, à la fin du premier semestre de master-2, en janvier ou février, que les étudiants intéressés par les métiers de l'enseignement passeront les épreuves d'un concours allégé, sans dimension professionnelle, dont la réussite sera validée avec l'obtention en juin du master.
Les heureux lauréats, qui pourront être issus de n'importe quel master seront alors affectés en septembre, sans plus de précautions, dans un établissement où ils assureront, en responsabilité, le service d'enseignement correspondant à leur statut !
Pour faire face à cette mission dont chacun connaît aujourd'hui la difficulté, ils bénéficieront des conseils d'un enseignant référent qui les accompagnera dans l'entrée dans un métier que la plupart vont découvrir ... En effet, aucune obligation de formation, théorique ou pratique, n'est évoquée dans le projet ministériel, même si la possibilité de suivre un stage devrait être offerte à ceux qui le souhaiteraient. Ils devront simplement justifier de cinq années d'études supérieures réussies avant d'entrer dans la carrière de professeur des lycées et collèges ou des écoles, ce qui devrait modifier sensiblement leur origine sociale.
Si la masterisation des enseignants est une bonne chose, le choix qui est fait de passer par cinq années de formation universitaire académique, sans élément obligatoire de formation professionnelle préalable, est lui discutable et préoccupant pour l'avenir de l'École républicaine.