Parmi les dernières propositions du Président de la République concernant l'éducation, deux concernent le recrutement et la formation des enseignants de lycée : la suppression programmée des IUFM et l'embauche des futurs enseignants au niveau bac +5 ...
Déjà aujourd'hui, avec un recrutement au niveau de la licence, on constate, un écart sociologique et culturel important, parfois un véritable fossé, entre les diplômés de l'université devenus enseignants, et leurs élèves, des écoles collèges et lycées. Demain, de quel milieu viendront ces enseignants dont la famille aura pu financer des études aussi longues ?
Et s'ils n'ont plus de formation professionnelle, où apprendront-ils à passer des acquis théoriques universitaires aux savoirs à transmettre aux élèves ? Comment se formeront-ils au travail en équipe ? Où sera abordée la question de l'interdisciplinarité ? Et quelle Université leur délivrera un master de « citoyenneté » ?
Ces propositions témoignent d'une vision superficielle de l'enseignement, d'une méconnaissance des défis, en particulier de la diversité des élèves. Elles assurent la suprématie de l'individualisme. Elles visent la réussite des meilleurs en négligeant les élèves les moins performants.