Un document du Ministère de l'Éducation Nationale en date du 4 mai, a été remis aux Inspecteurs d'Académie. Il leur est proposé 13 méthodes pour supprimer des postes dans les 3 prochaines années. C'est une véritable méthodologie pour récupérer des moyens sur le dos des personnels et au détriment de l'enseignement public.
Le détail et les commentaires peuvent être consultés sur le site du Café pédagogique .
On notera la volonté de renoncer à la scolarisation des enfants avant 3 ans, l'augmentation des effectifs par classe à l'école primaire et au collège, la réduction des possibilités de remplacement (par réduction ou « optimisation » !).
On a connu la chasse aux postes, on en est maintenant à la chasse aux heures : suppression des décharges, « rationalisation de l’offre scolaire » (sic) pour les lycées, suppression des emplois d’intervenants extérieurs en langue vivante pour le primaire, optimisation de l'encadrement des Itinéraires de découverte (IDD). Une autre piste est la fermeture des petits collèges et Lycées professionnels, l'application rigide du principe les enseignants devant les classes (pour les RASED et les conseillers pédagogiques).
On notera enfin la "rationalisation" de l'offre scolaire des lycées et les économies d'échelle par la mutualisation des équipes administratives.
L'État continue de se désengager de sa responsabilité éducative. C'est le laminage systématique de l'École laïque et c'est un véritable signe d'encouragement en direction de l'enseignement privé, catholique ou lucratif.
Il faudra aux personnels une conviction d'airain pour poursuivre leur mission dans ces conditions. Quant aux usagers : quelle confiance peuvent-ils avoir dans l'École publique quand la République la dépouille de ses possibilités d'intervention ?
dimanche 6 juin 2010
samedi 6 février 2010
Aborder l'homophobie avec des enfants
Lutter contre les discriminations fait-il partie de l'éducation du citoyen ?
Oui, c'est inscrit dans les objectifs scolaires. Oui mais … Les Ligues de vertu ne partagent entièrement pas cet avis. Elles estiment que la lutte contre l'homophobie est l'affaire de la famille et pas de l'école.
L'argument est aussi vieux que l'école, régulièrement utilisé depuis que l'idée d'un enseignement public laïque a été posée au siècle des Lumières. À nouveau, il est agité pour faire avorter un projet de film en cours de réalisation à Rennes.
Le film, Le baiser de la lune, a pour objet de sensibiliser les jeunes enfants à la question de l'homophobie, à travers un conte poétique racontant l'histoire d'amour entre un poisson-lune et un poisson-chat. Le réalisateur, Sébastien Watel, a eu le soutien, dès le départ, de l'Éducation nationale, de l'ACSE, de la Ligue de l'enseignement qui prépare le dossier d'accompagnement pédagogique. Il a obtenu le soutien financier de Conseil régional de Bretagne et du Conseil général des Côtes-d'Armor.
L'offensive est venue des milieux catholiques conservateurs et elle a eu le relai actif de Madame Boutin. Le lobbying exercé a amené plusieurs partenaires à se retirer, jusqu'au Ministre de l'Education nationale, qui a récemment désavoué le projet : pas de ça à l'école élémentaire, dit-il en substance.
Les autres partenaires (Conseil régional de Bretagne, Conseil général, Ligue de l'enseignement ne cèdent pas à la pression et maintiennent leur participation. Bel exemple de résistance laïque … La conviction religieuse ne doit pas l'emporter, le lobby religieux n'a pas à dicter de loi sur ce qui se pratique à l'école publique, ni à pratiquer la censure sur ce film qui, utilisation scolaire ou pas, restera une expression artistique.Les autres partenaires (Conseil régional de Bretagne, Conseil général, Ligue de l'enseignement ne cèdent pas à la pression et maintiennent leur participation. Bel exemple de résistance laïque … La conviction religieuse ne doit pas l'emporter, le lobby religieux n'a pas à dicter de loi sur ce qui se pratique à l'école publique, ni à pratiquer la censure sur ce film qui, utilisation scolaire ou pas restera un expression artistique.
Donner à penser que lutter contre l'homophobie c'est encourager les pratiques d'homosexualité relève de la rhétorique habituelle des groupes de pression religieux : il est bon de résister à ce genre d'argument ; c'est une saine pratique de la laïcité.
Aussi délicat soit le sujet, l'homophobie peut être abordée avec des enfants, au titre du refus des discriminations. Les enseignants ont assez de professionnalisme pour se positionner sans ambiguïté sur le terrain de la prévention de l'homophobie et sur aucun autre. Et si un support artistique peut les aider dans une démarche qui vise à mettre en cause des préjugés de toute sorte, c'est tant mieux !
Oui, c'est inscrit dans les objectifs scolaires. Oui mais … Les Ligues de vertu ne partagent entièrement pas cet avis. Elles estiment que la lutte contre l'homophobie est l'affaire de la famille et pas de l'école.
L'argument est aussi vieux que l'école, régulièrement utilisé depuis que l'idée d'un enseignement public laïque a été posée au siècle des Lumières. À nouveau, il est agité pour faire avorter un projet de film en cours de réalisation à Rennes.
Le film, Le baiser de la lune, a pour objet de sensibiliser les jeunes enfants à la question de l'homophobie, à travers un conte poétique racontant l'histoire d'amour entre un poisson-lune et un poisson-chat. Le réalisateur, Sébastien Watel, a eu le soutien, dès le départ, de l'Éducation nationale, de l'ACSE, de la Ligue de l'enseignement qui prépare le dossier d'accompagnement pédagogique. Il a obtenu le soutien financier de Conseil régional de Bretagne et du Conseil général des Côtes-d'Armor.
L'offensive est venue des milieux catholiques conservateurs et elle a eu le relai actif de Madame Boutin. Le lobbying exercé a amené plusieurs partenaires à se retirer, jusqu'au Ministre de l'Education nationale, qui a récemment désavoué le projet : pas de ça à l'école élémentaire, dit-il en substance.
Les autres partenaires (Conseil régional de Bretagne, Conseil général, Ligue de l'enseignement ne cèdent pas à la pression et maintiennent leur participation. Bel exemple de résistance laïque … La conviction religieuse ne doit pas l'emporter, le lobby religieux n'a pas à dicter de loi sur ce qui se pratique à l'école publique, ni à pratiquer la censure sur ce film qui, utilisation scolaire ou pas, restera une expression artistique.Les autres partenaires (Conseil régional de Bretagne, Conseil général, Ligue de l'enseignement ne cèdent pas à la pression et maintiennent leur participation. Bel exemple de résistance laïque … La conviction religieuse ne doit pas l'emporter, le lobby religieux n'a pas à dicter de loi sur ce qui se pratique à l'école publique, ni à pratiquer la censure sur ce film qui, utilisation scolaire ou pas restera un expression artistique.
Donner à penser que lutter contre l'homophobie c'est encourager les pratiques d'homosexualité relève de la rhétorique habituelle des groupes de pression religieux : il est bon de résister à ce genre d'argument ; c'est une saine pratique de la laïcité.
Aussi délicat soit le sujet, l'homophobie peut être abordée avec des enfants, au titre du refus des discriminations. Les enseignants ont assez de professionnalisme pour se positionner sans ambiguïté sur le terrain de la prévention de l'homophobie et sur aucun autre. Et si un support artistique peut les aider dans une démarche qui vise à mettre en cause des préjugés de toute sorte, c'est tant mieux !
Libellés :
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